Méthode du cluster couplé

La méthode du cluster couplé, ou théorie du cluster couplé est une technique numérique de description des dispositifs à plusieurs corps.



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Chimie numérique - Chimie quantique - Physique quantique

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Méthodes numériques

pour le calcul de la structure électronique

Hartree-Fock
Théorie de la perturbation de Møller-Plesset
Interaction de configuration
Méthode du cluster couplé
Champ multi-configurationnel auto-cohérent
Théorie de la fonctionnelle de la densité

La méthode du cluster couplé, ou théorie du cluster couplé (expression fréquemment abrégée en «cluster couplé», en anglais coupled cluster) est une technique numérique de description des dispositifs à plusieurs corps. Son utilisation la plus commune est comme méthode ab initio de chimie quantique post-Hartree-Fock en chimie numérique. Il est basé sur la méthode d'orbitale moléculaire Hartree-Fock et lui ajoute un terme de correction pour prendre en compte la corrélation électronique. Certains des calculs les plus précis pour des molécules de petite ou de taille moyenne utilisent cette méthode.
La méthode fut développée originellement par Fritz Cœster et Hermann Kümmel dans les années 1950 afin d'étudier les phénomènes de physique nucléaire, mais devint plus souvent utilisée après que Jiři Čížek et Josef Paldus eurent reformulé la méthode pour l'adapter à la corrélation électronique dans les atomes et molécules dans les années 1960. Elle forme à ce jour une des méthodes les plus communes en chimie quantique incluant la corrélation électronique.

Ansatz de fonction d'onde

La théorie de cluster couplé donne une solution approchée à l'équation de Schrödinger dépendante du temps

\hat{H} \vert{\Psi}\rangle = E \vert{\Psi}\rangle

\hat{H} est le hamiltonien du dispositif. La fonction d'onde et l'énergie de l'état qui plus est basse énergie sont notés respectivement \vert{\Psi}\rangle et E. D'autres versions de la théorie de cluster couplé, comme la méthode de cluster couplé de l'équation de mouvement ou la méthode de cluster couplé multi-références peuvent aussi donner des solutions approchées des états excités du dispositif.
La fonction d'onde de la théorie du cluster couplé est rédigée comme un ansatz exponentiel :

 \vert{\Psi}\rangle = eˆ{\hat{T}} \vert{\Phi_0}\rangle  ,

\vert{\Phi_0}\rangle est un déterminant de Slater construit généralement à partir des orbitales moléculaires Hartree-Fock. \hat{T} est un opérateur d'excitation qui, quand il agit sur \vert{\Phi_0}\rangle, produit une combinaison linéaire des déterminants de Slater (voir ci-dessous pour qui plus est amples détails).
Le choix de l'ansatz exponentiel est adequat car (au contraire de d'autres, par exemple, l'interaction de configuration) il garantit l'extensivité de taille de la solution. La consistance de taille, dans la méthode de cluster couplé, dépend de la consistance de taille de la fonction d'onde référence.


L'opérateur cluster

L'opérateur cluster est rédigé sous la forme :

  \hat{T}=\hat{T}_1 + \hat{T}_2 + \hat{T}_3 + \cdots ,

\hat{T}_1 est l'opérateur de l'ensemble des excitations singulières, \hat{T}_2 est l'opérateur de l'ensemble des excitations doubles et ainsi de suite. Dans la formalisme de la seconde quantification ces opérateurs d'excitation sont exprimés de manière correcte comme :

 
\hat{T}_1=\sum_{i}\sum_{a} t_{i}ˆ{a} \hat{a}_{i}\hat{a}ˆ{\dagger}_{a},

\hat{T}_2=\frac{1}{4}\sum_{i,j}\sum_{a,b} t_{ij}ˆ{ab} \hat{a}_{i}\hat{a}_j\hat{a}ˆ{\dagger}_{a}\hat{a}ˆ{\dagger}_{b}

et ainsi de suite.

Dans la formule ci-dessus, \hat{a}ˆ{\dagger} et \hat{a} indiquent les opérateurs de création et de disparition respectivement, i, j sont utilisés pour les orbitales occupées et a, b pour les inoccupées. Les opérateurs de création et de disparition dans les termes de clusters couplés ci-dessous sont rédigés dans une forme canonique, dans laquelle chaque terme est en ordre normal. Comme opérateurs d'excitation à une particule ainsi qu'à deux particules, \hat{T}_1 et \hat{T}_2 transforment la fonction de référence \vert{\Phi_0}\rangle en une combinaison linéaire des déterminants de Slater simplement et doublement excités, respectivement. La résolution des cœfficients inconnus t_{i}ˆ{a} et t_{ij}ˆ{ab} est indispensable pour trouver la solution approchée \vert{\Psi}\rangle.
Si on prend en compte la structure de \hat{T}, l'opérateur exponentiel eˆ{\hat{T}} peut être développé en série de Taylor :

 eˆ{\hat{T}} = 1 + \hat{T} + \frac{\hat{T}ˆ2}{2!} + \cdots = 1 + \hat{T}_1 + \hat{T}_2 + \frac{\hat{T}_1ˆ2}{2} + \hat{T}_1\hat{T}_2 + \frac{\hat{T}_2ˆ2}{2} + \cdots

Cette série est finie en pratique car le nombre d'orbitales moléculaires occupées est fini, comme d'ailleurs le nombre d'excitations. Pour simplifier la recherche des cœfficients t, le développement de \hat{T} en opérateurs d'excitation individuels est achevé au deuxième ou à un niveau peu élevé d'excitation (rarement au delà de quatre). Cette approche est garantie par le fait que même si le dispositif admet plus de quatre excitations, la contribution de \hat{T}_5, \hat{T}_6, etc. à l'opérateur \hat{T} est faible. De plus, si le plus haut niveau d'excitation dans les opérateurs \hat{T} est n,

 T = 1 + \hat{T}_1 + ... + \hat{T}_n

alors les déterminants de Slater excités plus de n fois peuvent (et généralement le font) contribuent toujours à la fonction d'onde \vert{\Psi}\rangle à cause de la nature non-linéaire de l'ansatz exponentiel. Ainsi, le cluster couplé terminé à \hat{T}_n recouvre généralement plus d'énergie de corrélation que l'interaction de configuration avec n excitations maximales.

Équations de cluster couplé

Les équations de cluster couplé sont des équations dont la solution est un ensemble de cœfficients t. Il existe plusieurs façons d'écrire de telles équations mais le formalisme standard conduit à un ensemble final d'équations pouvant être résolu de manière itérative. L'approche variationnelle simple ne tire pas avantage de la nature connectée des amplitudes de clusters et conduit à un ensemble d'équations non achevé.
Supposons qu'il y ait q cœfficients t pour procéder à cette résolution : on a alors besoin de q équations. Il est aisé de noter que chaque cœfficient t peut être mis en correspondance avec un certain détermant d'excitation : t_{ijk...}ˆ{abc...}, qui correspond au déterminant obtenu à partir de \vert{\Phi_0}\rangle par substitution des orbitales occupées i, j, k, ... par les orbitales virtuelles a, b, c, ... . En projetant l'équation de Schrödinger avec l'ansatz exponentiel par q différents déterminants par la gauche, on obtient les q équations recherchées :

\langle {\Psiˆ{*}}\vert \hat{H} eˆ{\hat{T}} \vert{\Psi_0}\rangle = E \langle {\Psiˆ{*}} \vert eˆ{\hat{T}} \vert {\Psi_0}\rangle

où par \vert{\Psiˆ{*}}\rangle on entend la totalité complet des déterminants excités appropriés.

Malheureusement, \langle {\Psiˆ{*}} \vert eˆ{\hat{T}} \vert {\Psi_0}\rangle est une série inachevée. Les équations de cluster couplé sont réduites à une forme proche dans la représentation de similarité transformée :

E_{Corr} = \langle {\Psi_0}\vert eˆ{\hat{-T}} \hat{H}_N eˆ{\hat{T}} \vert{\Psi_0}\rangle = \langle {\Psi_0}\vert \bar{H}_N \vert{\Psi_0}\rangle,
0 = \langle {\Psiˆ{*}}\vert eˆ{\hat{-T}} \hat{H}_N eˆ{\hat{T}} \vert{\Psi_0}\rangle ,

les dernières étant les équations à résoudre et les précédentes l'équation d'évaluation de l'énergie. Considérant la méthode standard CCSD :

0 = \langle {\Psi_0}\vert eˆ{-(\hat{T}_1+\hat{T}_2)} \hat{H}_N eˆ{(\hat{T}_1+\hat{T}_2)} \vert{\Psi_0}\rangle ,
0 = \langle {\Psi_{S}}\vert eˆ{-(\hat{T}_1+\hat{T}_2)} \hat{H}_N eˆ{(\hat{T}_1+\hat{T}_2)} \vert{\Psi_0}\rangle ,
0 = \langle {\Psi_{D}}\vert eˆ{-(\hat{T}_1+\hat{T}_2)} \hat{H}_N eˆ{(\hat{T}_1+\hat{T}_2)} \vert{\Psi_0}\rangle ,

qui quand elle est factorisé en utilisant la formule de Baker-Campbell-Hausdorff pour le hamiltonien transformé de similarité  eˆ{\hat{-T}} \hat{H} eˆ{\hat{T}} = H + [H,T] + (1/2)[[H,T],T] + ... , devient de degré 4 pour T1 et quadratique pour T2. Des codes standard de chimie quantique comme ACES ou NWChem résolvent les équations couplées en utilisant Ax = 0, où A est le jacobien du cluster couplé et x est le vecteur des amplitudes. Généralement, le hamiltonien transformé de similarité peut ne pas être hermitien.

Types de méthodes de clusters couplés

La classification des méthodes de clusters couplés repose sur le nombre le plus élevé d'excitations permises dans la définition de \hat{T}. Les abréviations utilisées pour les désigner débutent généralement avec les lettres CC (pour cluster couplé - en anglais coupled cluster) suivies par :

  1. S - pour les excitations simples - en anglais single excitation, raccourcies en singles dans la terminologie des clusters couplés.
  2. D - pour les excitations doubles - en anglais double excitation, raccourcies en double dans la terminologie des clusters couplés.
  3. T - pour les excitations triples - en anglais triple excitation, raccourcies en triple dans la terminologie des clusters couplés.
  4. Q - pour les excitations quadruples - en anglais quadruple excitation, raccourcies en quadruple dans la terminologie des clusters couplés.

Donc, l'opérateur \hat{T} en CCSDT est de la forme :

 T = \hat{T}_1 + \hat{T}_2 + \hat{T}_3.

Les termes entre parenthèses indiquent qu'ils sont calculés en se basant sur la théorie de la perturbation. Ainsi, une approche CCSD (T) veut dire simplement :

  1. Méthode de cluster couplé,
  2. incluant des simples et double perturbations complètement prises en compte,
  3. les triples perturbations étant calculées par la théorie de la perturbation.

Description générale de la théorie

La complexité des équations et des codes de calcul correspondants, mais aussi le coût de calcul augmentent rapidement avec le niveau le plus élevé d'excitation. Pour de nombreuses applications, une précision suffisante peut être obtenue par CCSD, et la CCSD (T) plus précise (et plus coûteuse) est quelquefois nommée «l'étalon-or de la chimie quantique» pour son excellent compromis entre la précision et le coût pour des molécules proches des géométries d'équilibre. Des méthodes plus complexes comme la CCSDT et la CCSDTQ sont utilisées uniquement pour des calculs de haute précision sur de petites molécules. L'inclusion de l'ensemble des n niveaux d'excitation pour un dispositif à n électrons donne la solution exacte de l'équation de Schrödinger dans la base donnée.
Un progrès envisageable pour une approche de cluster couplé standard est l'addition de termes linéaires dans les distances inter-électroniques par des méthodes comme CCSD-R12. Cela perfectionne le traitement de la corrélation électronique dynamique en satisfaisant la condition de col de Kato et accélère la convergence avec la base d'orbitales. Malheureusement, les méthodes R12 nécessitent la résolution de l'identité qui nécessite une base assez importante afin d'être valides.
La méthode de cluster couplé décrite ci-dessus est connue comme la méthode de cluster couplé mono-référence (en anglais single-reference (SR) coupled-cluster method car l'ansatz exponentiel n'utilise qu'une fonction de référence \vert{\Phi_0}\rangle. Les généralisations standard de la méthode SR-CC sont les approches multi-références (MR)  : la méthode de cluster couplé d'état universel (state-universal coupled cluster en anglais, connu aussi comme la méthode cluster couplé dans un espace de Hilbert - Hilbert space coupled cluster), la méthode de cluster couplé de valence universelle (en anglais valence-universal coupled cluster, ou méthode de cluster couplé dans un espace de Fock - Fock space coupled cluster) et la méthode de cluster couplé sélective d'état (en anglais state-selective coupled cluster, ou encore méthode de cluster couplé d'état spécifique - state-specific coupled cluster).

Une référence historique

Dans la première référence ci-dessous, H. G. Kümmel indique :

«Considering the fact that the CC method was well understood around the late fifties it looks strange that nothing happened with it until 1966, as Jiři Čížek published his first paper on a quantum chemistry problem. He had looked into the 1957 and 1960 papers published in Nuclear Physics by Fritz and myself. I always found it quite remarkable that a quantum chemist would open an issue of a nuclear physics journal. I myself at the time had almost gave up the CC method as not tractable and, of course, I never looked into the quantum chemistry journals. The result was that I learnt about Jiři's work as late as in the early seventies, when he sent me a big parcel with reprints of the many papers he and Jœ Paldus had written until then.»

«Considérant que la méthode CC était bien comprise à la fin des années cinquante à peu près, il semble étrange qu'il ne se soit rien produit avec elle jusqu'en 1966, lorsque Jiři Čížek a publié sont premier papier sur un problème de chimie quantique. Il avait cherché dans les articles de 1957 et 1960 publiés dans Nuclear Physics par Fritz et moi-même. J'ai toujours trouvé qu'il était assez remarquable qu'un chimiste quanticien pourrait ouvrir une voie à partir d'un journal de physique nucléaire. J'avais moi-même presque abandonné la méthode CC à cette époque, comme non tractable, et , évidemment, je n'ai jamais cherché dans les journaux de chimie quantique. Le résultat fut que je n'ai pris connaissance du travail de Jiři qu'au début des années soixante-dix, quand il m'envoya un gros colis avec les copies des nombreux papiers que lui et Jœ Paldus avaient rédigé jusqu'alors.»

Théories liées

Références

Ressources externes


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